LE PAON DE DORDOGNE
O toi paon vénéré jusqu’à la démesure,
En raison de ton port qui suscite l’éveil
Comme le fait le jour au lever du soleil,
Révèle de ton être une juste envergure.
Tout en toi resplendit ; ton corsage luisant
Se gonfle lentement pour être à la mesure
De qui peut se vanter viser la démesure
Tant ton être total peut être séduisant.
Il atteint cet éclat quand lentement se lève
Cette traîne nuptiale en un ample éventail
Digne des mille feux d’un flamboyant vitrail
Qu’un gracieux atour lentement parachève.
Ce dôme solennel, d’étoiles constellé,
Finement nervuré et surmonté d’ocelles
Tels des papillons bleus épinglés en kyrielles,
Découle d’un vert col d’où tout a ruisselé.
Dès le lever du jour Valentin prend patience,
Il tend le bout de pain que convoite César,
Admire en même temps sa parure de tsar :
Belle école de vie à double complaisance.
Raymond DELMAS Le 2 Mai 2019