MARVEJOLS AU TEMPS DE LA Bête
Par HERTHE le lundi 22 juillet 2013, 15:23 - CARNET DE ROUTES - Lien permanent
Aquarelle de THERESE 2013
AU TEMPS DU GEVAUDAN
Ah ! Que n’ai-je vécu cette époque charnière
Où la riche nature offrait tout à foison
Dans un cadre serein tout près de la chaumière :
Le bois pour le grand feu, le blé et la toison !
La vie était paisible en la France rurale,
Le paysan marchait au rythme de ses bœufs,
Conduisant l’attelage, estampe pastorale.
Ainsi coulaient les jours sur ce tapis herbeux.
Dans la forêt pourtant se terrait une bête
Et chacun redoutait que ses propres enfants
Ne soient un jour saisis dans la vaste tempête
Qui diffusait partout des relents étouffants.
Même en deux mille treize, aussitôt évoquée
On devine dans l’ombre d’un passé obscur
De grands yeux rouge feu, mémoire convoquée
Pour conjurer l’effet d’un passé trop impur.
Tes griffes de dragon encore tout empreintes
Du sang dont tu souillas la neige des sommets
Enflamment les esprits quand elles sont dépeintes,
Comme en Margeride embaument les genêts.
Ô, toi, Bête sauvage au souffle magnanime
Qui si longtemps semas sur ce terroir, antan,
Le vent du désespoir, change un peu de régime,
Donne ton appétit à notre Gévaudan.
Raymond DELMAS Le 13 Juillet 2013