LE BRAME : CORPS ET AME
Par HERTHE le mardi 23 septembre 2014, 16:36 - LES RANDONNEES - Lien permanent
Ne sachant point très bien le mal qui le tenaille,
Lorsque vient la saison, tout bon cervidé braille,
Emplissant la forêt d’un sombre bramement,
Echo retentissant de leur ébranlement.
Un cerf hausse la voix pour révéler sa flamme,
L’autre dresse les cors pour se donner de l’âme,
Regards intimidants, menaces proférées
De leurs armes de bois aux dagues acérées.
Plus monte la chaleur, plus violents sont les coups
Qu’aggrave le silence en l’absence des loups.
Mais la hampe droite de ces rudes jouteurs
S’entrechoque et répand en la nuit la terreur.
Solitaire combat pour gagner un duel
Quand gisant sur le sol, fruit d’un destin cruel,
Les portes de la nuit se ferment sur l’envie
D’un ultime soupir : mourir pour sa survie.
Même un dernier effort de tout le corps tendu
S’avère superflu pour un être fourbu.
Condamné, terrassé, quoi de plus infamant
Pour qui pouvait penser être cerf, mais amant.
Raymond DELMAS/ 22 SEPTEMBRE 2014
Aquarelle de Thérèse Delmas