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Th DELMAS Copyright
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Automne
Automne tu nous viens chaque année en refrain,
Tu nous offres le vent toujours virevoltant,
Des yeux plus noirs que bleus, dans le ciel menaçant,
Aux froncements violents, injectés de venin.
Sur la terre épuisée d’accoucher, vaille que vaille,
En mère généreuse, pour ses fils exigeants,
Elle tire sur elle un voile recouvrant,
Par pudeur, la douleur de la femme en travail.
Pour être à l’unisson, les arbres et les buissons
Las de courber leurs troncs toujours plus en avant
Et de tourner la tête aux caprices du vent
Déposent leurs chapeaux de brune frondaison.
Les oiseaux colorés perdent de leur éclat,
A l’image des prés vides de leurs bovins ;
De même, silencieux, procèdent les ovins
Attendant le berger pour retrouver la voix.
Les prairies et les champs refroidis par le vent,
Qui par ses herbes blondes et qui par ses sillons
Soupirent à l’ envi pour qu’au fond des vallons
La nature parvienne à l’endormissement.
Raymond DELMAS
Le 25 Mars 2009
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