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Th DELMAS Copyright
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L’OMBRE DU FAYARD
Sur les monts de l’Aubrac aux courbes féminines
Seuls les seins dévoilés par l’haleine des vents
Emergent des sommets hérissés de volcans
Grignotés par la brise aux voraces canines.
Aux rayons du soleil le fayard effeuillé
Projette sur le sol son tronc massif qui brille.
Constamment secoué son chevelu scintille
Hésitant à poser son chef tout dépouillé.
Toi le fayard puissant, lorsque devenu hêtre
Sur ton tronc moucheté, bien tendu, aux abois,
Tu fais chanter les airs sur ta lyre de bois,
Dispensant pour nous tous des notes de bien-être.
Du cerf majestueux, à l’automne venu,
Sans en avoir le brame tu en as la ramure,
Toi, ton port solennel, il te vient de nature,
Tous tes adorateurs en ont bien convenu.
Mais quand monte l’hormone à tes cordes vocales
Tu calmes tes frissons sur mon corps, en friction,
Tout au fond du vallon je suis ton balafon,
Répercutant au loin tes chaleurs animales.
Raymond DELMAS
Le 11 Mars 2010
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